La croissance de la zone euro s’est accélérée au deuxième trimestre à 0,7 % sur le trimestre après 0,5 % au premier trimestre (0,6 % lors de la précédente publication). L’acquis de croissance pour 2022 est de 3 %.
Le détail par composante n’est pas publié lors de cette estimation préliminaire. En revanche, les chiffres disponibles montrent une situation très hétérogène entre les pays.

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La croissance a été particulièrement dynamique en Espagne et en Italie : + 1,1 % et + 1 % respectivement sur le deuxième trimestre après une croissance décevante au premier trimestre (0,2 % et 0,1 % respectivement). L’acquis de croissance est de 4,3 % pour l’Espagne et 3,4 % pour l’Italie.

En début d’année, ces économies ont été affectées par le durcissement des mesures de restriction sanitaire pour faire face à une nouvelle vague de Covid-19. Leur levée au deuxième trimestre a permis un net rebond de la croissance. Nous n’avons pas le détail pour l’Italie. L’organisme de statistique indique que la demande interne, stocks compris, a contribué positivement à la croissance et le commerce extérieur négativement. Cela était déjà le cas au premier trimestre, mais la baisse de la consommation des ménages avait été plus que compensée par la hausse de l’investissement.

La décomposition du PIB espagnol révèle un fort rebond de la consommation des ménages : 3,2 %
après - 2 %. L’investissement est également resté soutenu. La demande interne, qui avait pesé sur le PIB au premier trimestre, a ainsi nettement contribué à la croissance (2,2 points de pourcentage contre - 0,5 % pp). Cela a été compensé en partie par la contribution négative du commerce extérieur et des stocks. L’Espagne, très dépendante du tourisme, a ainsi bénéficié de la levée des mesures de restrictions sanitaires. Cela a permis de plus que compenser les pertes de pouvoir d’achat ce trimestre.

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Comme nous l’avons vu, la croissance de 0,5 % en France est à relativiser par le recul de la consommation des ménages pour le deuxième trimestre consécutif.

En Allemagne, la croissance a été atone au deuxième trimestre, après + 0,8 % au premier trimestre, contre + 0,2 % en première estimation,
ce qui représente une très forte révision en hausse. L’organisme de statistiques indique que la consommation des ménages et les dépenses publiques ont contribué à la croissance, alors que le commerce extérieur a pesé sur celle-ci. Il cite les difficultés liées au Covid-19 et les interruptions dans les chaînes d’approvisionnement, ainsi que les conséquences de la guerre en Ukraine. L’acquis de croissance est de 1,6 %.

Enfin, la croissance s’est contractée dans un certain nombre de pays au deuxième trimestre : la Lituanie
(- 1,4 %) et la Lettonie (- 0,4 %), en raison de leur forte dépendance à la Russie, mais aussi au Portugal
(- 0,3 % après + 2,6,%).
L’institut de la statistique indique une contribution négative de la demande interne à la croissance, alors que le commerce extérieur a eu une contribution positive : la hausse des exportations ayant été supérieure à celle des importations.

Pour le deuxième semestre, le risque de récession s’accroît, notamment dans les pays les plus dépendants à la Russie et à son gaz naturel, comme les Pays Baltes et l’Allemagne. Les enquêtes PMI-Markit, de la Commission européenne, ainsi que l’IFO, se sont nettement dégradés en juillet, et de manière particulièrement marquée pour la confiance des ménages qui a atteint un nouveau plus bas historique du fait des craintes liées aux pertes de pouvoir d’achat. Celles-ci s’intensifient en conséquence de la nouvelle accélération de l’inflation sur des plus hauts historiques (8,9 % en juillet), de la forte hausse des prix du gaz naturel et du risque croissant d’une coupure totale des approvisionnements en gaz russe d’ici la fin de l’année.

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  • Aline Goupil-Raguénès

    Aline Goupil-Raguénès

    Stratégiste pays développés

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