Le président du promoteur immobilier basé à Henan, Central China Real Estate, 37e en Chine, vendra une participation de 29 % à une société immobilière détenue par le gouvernement local.

Vers un de sauvetage du secteur de l’immobilier par les gouvernements locaux

Le constat

Le président du promoteur immobilier basé à Henan, Central China Real Estate, 37e en Chine, vendra une participation de 29 % à une société immobilière détenue par le gouvernement local.
La proposition faisait suite à une décision prise en décembre par China South City Holdings de vendre une participation identique à une société d’État. Les mesures suggèrent fortement une coordination locale basée sur les instructions du sommet, alors que Pékin intensifie ses efforts pour empêcher la crise de liquidité du secteur immobilier de se détériorer en un risque systémique majeur.
Henan n’est pas une province riche, mais Central China Real Estate est un employeur et un contribuable local important. Henan ne peut pas non plus se permettre de voir des acheteurs en colère manifester dans la rue si le promoteur s’effondre et laisse derrière lui des appartements inachevés.

Infléchissement de la position chinoise vis-à-vis du secteur de l’immobilier à cause du risque sur la croissance.

L’analyse

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C’est un « game changer » pour le marché immobilier et le marché obligataire « high yield » chinois.
En effet, les autorités chinoises qui étaient jusqu’à présent réticentes à renflouer des promoteurs immobiliers en difficulté, font un pas vers un sauvetage au cas par cas et en coordination avec les gouvernements locaux.
Cela va dépendre de l’importance économique du promoteur au sein de la province et de la capacité financière de celle-ci. Ceci étant, c’est un clair infléchissement de la position des autorités vis-à-vis du secteur qui s’inscrit dans leur stratégie de relance de la croissance après la mise en place des confinements Covid.

Le renforcement de la faiblesse du yen risque de ne pas plaire à la Chine

Le yen a continué sa spirale baissière face au billet vert et a atteint la parité de 133, s’approchant des niveaux atteints lors de la crise financière asiatique de 1997.

La Chine ne tolérera pas un yen faible par rapport au yuan, qui pénaliserait la compétitivité de ses exportations.

Le mouvement récent de dévaluation du yuan contre dollar a été amorcé le 19 avril dernier, à cause de la faiblesse du yen. En effet, la parité yuan-yen avait atteint le plus haut d’août 2015. Or, ce qui avait motivé la décision de la PBoC de dévaluer le yuan en août 2015 était principalement la faiblesse du yen.


La Chine ne tolèrera pas un yen faible par rapport au yuan, qui mettrait à mal la compétitivité de ses exportations. Il faut savoir que lors de la crise asiatique de 1997, les États-Unis et le Japon avaient sollicité la Chine, afin qu’elle ne dévalue pas son yuan et d'éviter une réaction en chaîne de faiblesse des devises. La Chine avait concédé à la demande en mettant en place un peg avec le dollar, qui avait permis de sauver la région asiatique.
Aujourd’hui, le rôle de la Chine est encore plus important qu’en 1997. Si le yen continuait à faiblir contre le billet vert, la Chine devrait dévaluer son yuan, ce qui sera un facteur d’instabilité pour l’Asie et les autres pays émergents.

  • Zouhoure Bousbih

    Zouhoure Bousbih

    Stratégiste pays émergents