Tant pour les acheteurs que les vendeurs, la classe d’actifs « volatilité » retrouve un attrait qu’on ne lui avait pas connu depuis longtemps.

À échéance journalière, la volatilité apparaît plus forte et se traduit par des renversements de tendances exacerbés en cours de séance.

Avec notre stratégie Volatility Risk Premium, les investisseurs cherchent à profiter d’opportunités liées à une gestion active de la volatilité.

Comment saisir l’opportunité d’investir sur la volatilité actions ?

Retour sur une décennie de volatilité

Pendant plus d’une décennie, les marchés actions ont connu une volatilité structurellement basse, conséquence des politiques à taux zéro des Banques Centrales qui avaient poussé les investisseurs à une chasse au rendement tous azimuts. Ainsi, le moindre recul des actions était mis à profit pour s’y réexposer, limitant la variation quotidienne moyenne des grands indices actions à environ +/- 0,5%. Revers de la médaille, des pics de volatilité aussi violents qu’éphémères ont pu se produire occasionnellement.

Récemment poussées à combattre l’inflation, les Banques Centrales ont enclenché une remontée agressive de leurs taux. Dès lors, la volatilité actions a transité vers un régime plus en ligne avec sa moyenne de long terme (en principe +/- 1% à 1.5% de variation quotidienne moyenne pour les principaux indices). Généralement, la diffusion de la hausse des taux dans la variabilité des cours se produit à retardement de 24 mois mais, cette fois-ci, elle a été accélérée par la rapidité et l’intensité inhabituelles avec lesquelles les Banques Centrales ont agi.

Ce changement de paradigme recrée progressivement des opportunités sur la volatilité. Les investisseurs se remettent à acheter des options de protection pour leur portefeuille actions. Face à eux, les teneurs de marché qui les leur vendent réclament des primes toujours plus élevées pour accepter que ce risque baissier leur soit transféré. Finalement, tant pour les acheteurs que les vendeurs, la classe d’actifs « volatilité » retrouve un attrait qu’on ne lui avait pas connu depuis longtemps.

  • Emmanuel Bourdeix

    Emmanuel Bourdeix

    Directeur Gestion Quantitative

L’étonnante résilience de la volatilité des actions

La volatilité dépend en premier lieu de l’incertitude entourant la formation des prix des actifs financiers. Le resserrement monétaire, en réduisant la liquidité disponible, peut entraver la formation des prix et provoquer des ajustements de prix abrupts et un excès de volatilité. La crise de confiance dans le système bancaire régional américain a ajouté une dimension à ce phénomène d’incertitude mais la volatilité des actions est restée relativement réduite par rapport aux épisodes de stress précédents. Aux horizons usuels d’1 à 3 mois, la volatilité implicite des actions est revenue rapidement à sa moyenne proche de 20 %. Le risque bancaire ne s’est pas diffusé malgré la crainte d’un atterrissage brutal engendré par le rationnement du crédit bancaire.

La faible volatilité des actions est d’autant plus paradoxale que la volatilité des taux s’est envolée. Certes, l’inflation persistante risque de prolonger le cycle monétaire mais elle protège également les bénéfices des entreprises en augmentant les chiffres d’affaires et les marges de manœuvre dans la fixation des prix. Cela amène à questionner la hiérarchie et les écarts de risques relatifs dans le contexte d’une inflation pérenne. Cela étant, les volumes d’options à échéances journalières (0DTE) échangés sur les marchés ont explosé. À cet horizon, la volatilité apparaît plus forte et se traduit par des renversements de tendances exacerbés en cours de séance. L’horizon des couvertures s’est en quelque sorte raccourci. Il s’agit là aussi d’un élément d’explication de la faiblesse apparente des indices de volatilité usuels.

  • Axel Botte

    Axel Botte

    Stratégiste Marchés internationaux

Comment investir sur la volatilité actions ?

La prime de risque volatilité représente la prime que les investisseurs sont prêts à payer pour avoir une protection contre les grands mouvements de marché. L’incertitude actuelle des investisseurs quant à la future évolution de l’inflation et de la croissance mondiale exacerbe ce biais et a tendance à renchérir la prime de risque volatilité.

Pour capter celle-ci, nous nous concentrons sur les principaux indices actions internationales (avec des options listées très liquides) et proposons une approche quantitative basée sur un modèle avec un biais contrariant affiché, visant à moins subir les baisses de marché que l’on ne profite des rebonds. Selon les conditions de marché, le modèle va allouer entre deux stratégies vendeuses de volatilité : une stratégie d’encaissement de prime non directionnelle, dite de portage, permettant de tempérer l’impact d’une éventuelle baisse de marché, et une stratégie directionnelle de vente de puts à même de profiter des rebonds. À fin mars, nous étions clairement en faveur de la stratégie directionnelle, la stratégie de portage  pouvant redevenir plus attrayante si les marchés retournaient dans un régime de faible volatilité à l’avenir.

Avec notre stratégie Volatility Risk Premium, les investisseurs cherchent à profiter d’opportunités liées à une gestion active de la volatilité. L’objectif est également de diversifier leurs allocations, avec un profil de risque dans la famille des produits d’Income, évoluant entre les Actions et le Crédit High Yield, mais sans risque de duration, ce qui est assez rare pour un produit d’Income.

  • Simon Aninat

    Simon Aninat

    Gérant Volatilité

Comment saisir l’opportunité d’investir sur la volatilité actions ?

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Temps de lecture : 15 min.
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Chaque mois, nous partageons les conclusions du comité d’investissement stratégique mensuel qui résume les vues d'Ostrum sur l’économie, la stratégie et les marchés.
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Si 2023 a pu marquer un retour des obligations, rien ne garantit que cette tendance se poursuivra en 2024. Comme le souligne la dernière étude de Natixis, les incertitudes qui planent sur les perspectives de croissance et les niveaux d’inflation et, par conséquent, sur le calendrier et l’ampleur de la baisse des taux directeurs en 2024, incitent les investisseurs obligataires à faire preuve de prudence.
10/05/2024
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Le niveau élevé de la volatilité des taux nous interroge pour deux raisons essentielles. En premier lieu, la volatilité s’est normalisée à mesure que la politique de taux a pris le pas sur les politiques quantitatives. La mainmise des Banques centrales sur les marchés obligataires au travers des programmes d’achats d’actifs a longtemps suspendu le mécanisme de marché itératif permettant la découverte des prix des actifs.
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