La COP15 consacrée à la biodiversité s'est tenue à Montréal du 7 au 19 décembre. CNP Assurances et Ostrum Asset Management1 témoignent de l’urgence pour les marchés financiers à intégrer la biodiversité, et ses immenses enjeux, dans les stratégies d’allocation d’actifs.

L’humanité assistera à un changement d’état irréversible quand neuf limites planétaires seront dépassées. Six le sont déjà. Pourtant, la prise en compte des enjeux de biodiversité a 10 ans de retard par rapport à celle du climat ! Elle est en effet plus complexe à appréhender, plus locale et multifactorielle :

  • pollution des eaux ;
  • surexploitation des espèces ;
  • appauvrissement des sols…

Et la perte de biodiversité est bien moins spectaculaire que l’effet des dérèglements climatiques.

Plus de la moitié du PIB mondial est liée à la biodiversité

Les chiffres sont sans appel : plus de la moitié du PIB mondial est liée à la biodiversité. Les risques induits par son appauvrissement sont majeurs et matériels :

  • risques dits « physiques » : 35 % de la production alimentaire mondiale dépendent de la pollinisation ;
  • risques de transition : changements de normes ou d’habitude de consommation – de viande porcine ou bovine, par exemple ;
  • mais aussi risques règlementaires ou réputationnels pour les entreprises.

Les investisseurs et les gestionnaires d’actifs disposent d’un puissant levier pour inciter les entreprises à intégrer la biodiversité dans leur stratégie. Nous ciblons en priorité les secteurs les plus sensibles : agroalimentaire, BTP…

Pour s’emparer du sujet de la biodiversité, les investisseurs doivent maîtriser les enjeux liés aux 5 pressions identifiées par l’IPBES2 :

  • artificialisation des sols ;
  • surexploitation des ressources ;
  • changement climatique ;
  • pollutions ;
  • espèces exotiques envahissantes.

Ils doivent aussi indiquer les urgences et les investissements les plus concernés.

Élargir la prise en compte de la double matérialité

Par ailleurs, les entreprises ne payent pas encore le prix des services rendus par la nature, à la hauteur des pressions qu’elles exercent.

L’enjeu de la double matérialité est d’introduire cette approche :

  • l’effet de nos investissements sur la biodiversité, mesuré par le nombre moyen d’espèces au m² ou MSA3 ;
  • et, parallèlement, la dépendance de nos actifs aux services écosystémiques rendus par la nature.

À noter : cette notion a cours seulement en Europe, alors qu’elle est majeure pour obtenir des résultats.  
Bien évidemment, il s’agit d’un sujet où tous les acteurs sont dans une courbe d’apprentissage. Aussi, pour obtenir des résultats, la clef repose sur la coopération, la transparence et… de réelles ambitions. Pour cela, nous avons besoin de la collaboration des entreprises pour fixer un cadre et exploiter des données profondes et fiables.

Pas de recette miracle mais des entreprises qui doivent collaborer

En attendant de disposer des données scientifiques pour calculer la « trajectoire biodiversité » des portefeuilles, plusieurs initiatives sont à engager dès maintenant sur des points clés.

  • Des politiques sectorielles durables qui donnent un cadre pour l’engagement et fixent des limites à l’investissement ;
  • Une politique dédiée à la biodiversité, complémentaire aux travaux réalisés sur le climat, peut être également envisagée.

Aujourd’hui, la biodiversité est de mieux en mieux intégrée dans nos décisions d’investissement. Mais ce chantier extrêmement complexe reste largement devant nous. Nous avons également besoin d’une mobilisation de toutes les parties prenantes :

  • pouvoirs publics ;
  • régulateurs ;
  • fournisseurs de données ;
  • investisseurs ;
  • citoyens.

S’appuyer sur la filière data européenne et les outils d’évaluation

Aux prémices d’une approche globale de la biodiversité, il est crucial aussi que les investisseurs soutiennent la filière data européenne pour partager les solutions.

Concrètement, peu d’entreprises cotées offrent, à ce stade, des solutions de restauration de la nature. Mais nous sommes optimistes sur l’évolution rapide des business models, car le besoin existe. Par ailleurs, la réglementation européenne et le développement d’outils d’évaluation, comme l’empreinte de biodiversité4, constituent de puissants accélérateurs. Les attentes sont importantes églement concernant l’issue des travaux de la COP155.
 

1 Ostrum Asset Management figure parmi les leaders européens de la gestion institutionnelle.
2 IPBES : Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services ; https://ipbes.net/
3 MSA : Mean Species Abundance.
4 Corporate biodiversity footprint : vise à couvrir les principales pressions exercées sur la biodiversité, telles que résumées dans les rapports de l’IPBES (terre et océans, pollution, changement climatique, surexploitation des ressources naturelles, espèces invasives).
5 Source : CNP Assurances - septembre 2022.


Ostrum Asset Management
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